Tao tö king - Le livre de la voie et de la vertu par Lao Tseu - Nouvelle trn de Conradin Von Lauer.pdf

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TAO TÖ KING
LE LIVRE DE LA VOIE ET DE LA VERTU
par
LAO TSEU
Nouvelle traduction de Conradin Von Lauer
UN
La voie que l'on peut définir
n'est pas le Tao,
la Voie éternelle.
Le nom que l'on peut prononcer
n'est pas le Nom éternel.
Ce qui ne porte pas de nom,
le non-être,
est l'origine du ciel et de la terre.
Ce qui porte un nom
est la mère
de tout ce que nous percevons,
choses et êtres.
Ainsi à celui qui est sans passion
se révèle l'inconnaissable,
le mystère sans nom.
Celui qui est habité
par le feu de la passion
a une vision bornée.
Désir et non désir,
ces deux états
procèdent d'une même origine.
Seuls leurs noms diffèrent.
Ils sont l'Obscurité
et le Mystère.
Mais en vérité c'est
au plus profond de cette obscurité
que se trouve la porte.
La porte de l'absolu
du merveilleux.
Le Tao.
DEUX
Le monde discerne la beauté,
et, par là
le laid se révèle.
Le monde reconnaît le bien
et, par là
le mal se révèle.
Car l'être et le non-être
s'engendrent sans fin.
Le difficile et le facile
s'accomplissent l'un par l'autre.
Le long et le court
se complètent.
Le haut et la bas
reposent l'un sur l'autre.
Le son et le silence
créent l'harmonie.
L'avant et l'après se suivent.
Le tout et le rien
ont le même visage.
C'est pourquoi
le Sage s'abstient de toute action.
Impassible,
il enseigne par son silence.
Les hommes,
autour de lui,
agissent.
Il ne leur refuse pas son aide.
Il crée sans s'approprier
et
oeuvre sans rien attendre.
Il ne s'attache pas
à ses oeuvres.
Et, par là,
il les rend éternelles.
TROIS
Il ne faut pas exalter
les hommes de mérite
afin de ne pas éveiller
de ressentiments.
Il ne faut
ni priser les biens rares,
car ce serait inciter au vol,
ni exhiber les choses enviables,
pour ne pas troubler les coeurs.
Aussi,
le Sage,
dans son gouvernement,
fait le vide dans le coeur de ses sujets.
Il détruit en eux
désir et passion
qui peuvent les troubler,
mais veille à bien les nourrir.
Il doit affaiblir leur volonté
tout en fortifiant leur corps.
Il doit obtenir
que le peuple soit ignorant
mais satisfait
et que la classe cultivée
n'ose agir.
S'il pratique le non-agir,
l'harmonie est préservée.
L'ordre est maintenu.
L'empire gardé.
QUATRE
Le Tao est le vide,
mais le vide
est inépuisable.
C'est un abîme vertigineux.
Insondable.
De lui
sont sortis
tous ceux qui vivent.
Eternellement,
il émousse ce qui est aigu,
dénoue le fil des existences,
fait jaillir la lumière.
Du rien, crée toute chose.
Sa pureté est indicible.
Il n'a pas de commencement.
Il est.
Nul ne l'a engendré.
Il était déjà là
quand naquit le maître du ciel.
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