L'Histoire 427 2016-09.pdf

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Pourquoi la République
a perdu
I
l n’est pas facile de sortir de l’his-
toire sainte. Surtout quand elle
s’est figée dans la gelée de trente-
six ans de dictature. La question
aujourd’hui n’a rien perdu de sa
force : pourquoi la République es-
pagnole a-t-elle perdu en 1939 ?
Du côté des vainqueurs, la réponse ne
s’était pas fait attendre. A peine installé,
le nouveau régime fait creuser dans le
roc, au
Valle de los Caídos,
une basilique
en hommage aux victimes franquistes
dont il dresse une comptabilité serrée :
49 272, dont 7 114 religieux massacrés
par les fanatiques. Dans une Espagne
appauvrie, isolée du reste de l’Europe,
sans grand monde pour le contredire,
le régime a imposé sa vision, celle d’une
république illégitime, aussi divisée que
criminelle, dépassée par ses troupes ré-
volutionnaires dressées contre le pays
profond des églises et des campagnes.
Madrid, devenue capitale fasciste, ville
chérie du dictateur, était priée d’ou-
blier qu’elle avait résisté par deux fois,
jusqu’à ses dernières forces, aux as-
sauts nationalistes.
Loin de chercher à réconcilier les
camps, la dictature a poursuivi son en-
treprise de répression criminelle bien
après la fin de la guerre, creusant les
plaies. L’épuration menée par Franco
aura fait au total sans doute près de
150 000 victimes – et contribué puis-
samment à dresser les Espagnols
les uns contre les autres. A certains
égards, les deux Espagnes sont autant
une conséquence qu’une cause de la
guerre civile.
Si elle n’était pas si fragile (et s’em-
ploya d’ailleurs, la surprise passée, à re-
construire un État central avec le sou-
tien des anarchistes « normalisés »), la
république souffrait pourtant de ses di-
visions. Aujourd’hui à nouveau publié
en espagnol, le texte de Manuel Azaña
La Veillée à Benicarlo
est une magni-
fique méditation sur les déchirures
de son camp et les responsabilités de
la  défaite.
De fait, la gauche, meurtrie, écrasée,
exilée en 1939, s’est fortifiée, elle aussi,
dans ses légendes. Puisqu’elle était por-
tée par l’adhésion des masses et l’en-
thousiasme des antifascistes étrangers,
il fallait qu’elle eût été trahie. Le talent
de George Orwell à la gloire de la « Ca-
talogne libre » a contribué, avec tant
d’autres, à la mythologie d’une répu-
blique populaire vivace assassinée par
Staline et les kominterniens. Même si le
dossier est lourd, dont témoigne à elle
seule l’exécution, en 1937, par le NKVD,
d’Andrés Nin, le fondateur du Poum ac-
cusé par les communistes de « déviation
trotskiste », les historiens dorénavant
nuancent fortement le propos.
Face à l’implication
massive des
forces fascistes
italo-allemandes,
la non-intervention
des démocraties
pèse lourd
Si la République espagnole a été as-
sassinée, c’est bien par l’intervention des
forces fascistes étrangères. La guerre ci-
vile n’a pas été une « répétition de la Se-
conde Guerre mondiale » puisque les dé-
mocraties n’y sont pas entrées. Mais elle
a bien été une guerre européenne. Sans
l’intervention des Italiens, et surtout
l’appui de la légion Condor, fleuron de
l’aviation allemande, Franco pouvait-il
l’emporter ? Ce sont eux les responsables
de la tragédie de Guernica, ville martyre
d’un Pays basque où les catholiques, du
reste, combattaient des deux côtés. Face
à cette implication massive, la décision
de la Grande-Bretagne et de la France
de ne pas intervenir dans le conflit pèse
lourd. Les fantômes de l’Espagne sont
aussi des fantômes européens.
L’Histoire
L’HISTOIRE
/ N°427 / SEPTEMBRE 2016
4
/
et sacrement
Arnaud Vivien Fossier,
dans son article « Quand
l’Église étouffe le scandale »
(n° 423), se devait de traiter
un sujet complexe et brûlant
en peu d’espace. A le lire,
on a le sentiment que la trop
fréquente omerta de la
hiérarchie ecclésiastique
provient de l’application aux
prêtres du modèle monastique,
surtout sensible à partir du
xi
e
 siècle. Mais une partie de
la question réside aussi dans
la définition intrinsèque du
sacerdoce. A la même époque,
face aux dénonciations de
l’immoralité de certains prêtres
par la Patarie de Milan,
la papauté a rétorqué que
la valeur des sacrements
ne dépendait en aucun cas de
la qualité morale de celui qui
les administrait. C’est aussi
dans ce point de doctrine qu’il
faut chercher l’origine d’un
possible sentiment d’impunité
sacerdotale.
Jacques Dalarun
Membre de l’Institut de France
n
Morale
Forum
VOUS NOUS ÉCRIVEZ
n
Guillaume
Retour à Verdun
D
La perspective que j’ai choisie
était d’identifier les ressorts
juridiques à partir desquels
l’Église a pu laisser le champ
libre à cette « impunité
sacerdotale ». La « correction
fraternelle », issue de la
matrice monastique, me
paraissait être à l’origine du
silence qui sous-tend, encore
aujourd’hui, la discipline
des clercs. Il est certain que
le moment « grégorien »
(de la fin du xi
e
 siècle) a fait
du sacerdoce une condition
hors normes, puisque
l’immoralité des prêtres y fut
conçue comme sans effets sur
leur sacralité. Cela n’empêche
pas que les « excès » des prélats
aient été vigoureusement
poursuivis par la papauté
un siècle plus tard.
Il convient donc, bien entendu,
de tempérer l’idée d’une Église
qui aurait systématiquement
laissé agir ses ministres en
toute impunité.
Arnaud Vivien Fossier
L’HISTOIRE
/ N°427 / SEPTEMBRE 2016
La réponse de l’auteur :
Commission paritaire
n° 0418 K 83242. ISSN 0182-2411.
Sauf mention contraire de son auteur, toute lettre parvenue
à la rédaction de
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et de clarté, la rédaction se réserve le droit de ne publier
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L’Histoire
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directeur de la publication : Thierry Verret.
Dépôt légal juillet 2016.
© 2016 Sophia Publications.
Imprimerie G. Canale & C., Via Liguria 24,
10071 Borgaro (TO), Italie.
Imprimé en Italie. Printed in Italy.
ECPAD/FRANCE/1916/TÉTART JEAN-LOUIS
ans le n° 423, les pages consacrées à Verdun
ont soulevé de nombreuses réactions. Jacques
Surgey précise que
« la “légende de Verdun”
a des racines qui remontent bien avant la bataille
de 1916. Déjà, par deux fois, Verdun a symbolisé
les frontières de la France : le traité de 843 qui les
délimite et celui du Cateau-Cambrésis de 1559
qui les renforce avec les Trois-Évêchés. La bataille
de 1916 apparaît comme le couronnement gran-
diose de ce parcours historique de la “frontière
qu’on ne passe pas” ».
Pascal Maisonneuve s’est interrogé sur les chiffres
du bilan humain donnés dans l’article :
« Pourquoi
cette distinction entre morts et disparus ? Les
disparus ne sont-ils pas eux-mêmes des morts
dont on n’a pu retrouver ou identifier les restes ?
Connaît-on le nombre de disparus, tant du côté
allemand que du côté français ? »
Antoine Prost répond et apporte des précisions sur
une des photos qui illustrent l’article :
« La distinc-
tion entre morts au combat –
killed in action
pour
les Britanniques – et disparus –
missing
– est une
distinction provisoire, que les états-majors font
sur le moment, pendant la bataille, parce que ce
qui les intéresse c’est le nombre de soldats qu’ils
peuvent mettre en ligne. Ils ne savent pas ce que
ces hommes sont devenus. Par la suite, les services
de l’état civil font le tri quand ils apprennent ce que
sont devenus les “disparus”. Au 1
er
août 1919, pour
l’ensemble de la guerre, il restait 252 000 disparus,
côté français, dont on n’a pas retrouvé la trace. Ils
sont considérés comme morts. »
Quant à la photo issue des fonds de l’ECPAD repro-
duite p. 25, elle a mal été légendée :
« Regardez-
la bien. C’est une troupe qui monte au front, et
non qui en descend : où est la boue ? Sur les cas-
seroles ? Sur les armes (qui sont au complet) ?
Voyez la mine des soldats, voyez leurs habits. C’est
un bon exemple d’euphémisation de la guerre. »
expansionniste
Dans le dossier que
L’Histoire
a consacré à Guillaume
le Conquérant (n° 424),
j’ai apprécié l’entretien avec
David Bates, qui nous donne
un avant-goût de son nouvel
ouvrage. Ce dernier souligne,
à juste titre, le charisme
de Guillaume le Conquérant.
Mais il ne faut pas oublier non
plus combien les conquêtes
outre-Manche étaient cruciales
au maintien de son pouvoir
en Normandie. Il me semble
que les historiens n’insistent
pas assez sur l’expansionnisme
que Guillaume avait
auparavant affiché en Bretagne
et dans le Maine. En d’autres
termes, le « legs » d’Édouard le
Confesseur fut un bon prétexte
pour envahir l’Angleterre.
Hortense Rouze
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